J’ai vu Jacques Derrida dire dans un film:
« Partout où le nous serait une communauté fusionnelle où la responsabilité se noie, je vois un danger… Mais en revanche, … j’appellerais un « nous » acceptable un « nous » fait d’interruptions, un « nous » où ceux qui disent « nous ! » savent qu’ils sont des singularités qui ont entre eux un rapport ‘interrompu’… Nous, c’est une promesse, c’est un espoir… Dire « nous » c’est un geste fou… Il n’y a pas de tranquille assurance dans le « nous »…»
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Entre « nous », c’est ce vrai « nous » qui existe,
Nous, « nous » « nous » aimons, avec les interruptions et de la pétarade, avec tout le temps des craquements qui font du bien, de l'adversité, pas du thé mentholé;
Á chaque instant des réclamations et des cris de rage entre amis parce que ça ne fonctionne pas, non, ça vit entre nous soit dit en passant ainsi soit-il.
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Entre nous, ça vit ! Cette chose impossible, « nous » l’accomplissons : nous sommes amis à la vie à la mort. Ce qui nous sépare – l’amour fou – nous unit.
Quand nous nous écartons dans un affront frontal, nous nous rejoignons dans un immense éclat, un immense éclat de rire.
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Nous ne fusionnons pas, nous non!
Nous sommes nous tous toujours si proches et si distants, capables de tout sauf de fusionner.
Nos différences font notre captivité!
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Elles – nos différences – seront tout le temps différentes parce que nous sommes libres et infiniment amis.
Notre amitié, nous devons à chaque fête en faire la démonstration.
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[Nota Bene: Quand j’écris « nos différences font notre captivité », je veux dire que nos différences nous captivent.]
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Ici, j’achève l’achèvement de ce qui jamais ne sera, n’est, fini entre nous.
Poursuivons la poursuite !
Achevons l’achevé ! Pan! Vivons la vie ! Pan ! Aimons-nous nous !
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Surtout
Toi Sabine
‘so close and so distant’
‘so close and so different’
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PPPS : Le dernier mot du film, c’est Derrida qui dit : « Moi, je signe ! » et vous, vous signez ?
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