vendredi 27 février 2009

Naïf économisme

Beaucoup d’économistes ont un optimisme qui les revêt d’une certaine candeur qui leur donne une apparence d’innocence qui éviterait de les traiter d’insolents, d’arrogants et de dangereux dignes de ces philosophes dont Platon appelait de ses voeux le règne au côté des princes de ce monde.

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Ils nous disent que l’avenir est riche de découvertes extraordinaires qui donneront une réponse à nos angoisses actuelles (pollution, violence, inégalités, promiscuité, …).

Selon eux, le principe de précaution par exemple est une réaction anachronique, contre productive, coûteuse et, disent-ils, irrationnelle.

Selon eux, demain, on roulera avec dans le réservoir de l’eau (hydrogène) à la place du pétrole. Selon eux, la faim sera vaincue grâce au plein essor de marchés financiers libérés de toute entrave, notamment en ce qui concerne les instruments financiers qui permettent de spéculer sur les denrées alimentaires.

Selon eux, l’agro-business est une chance plutôt qu’une menace; l’industrie pharmaceutique est pleine de généreuses ambitions.

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Fondamentalement, ce discours nous engage à hypothéquer l’avenir pour tirer des traites sur le présent. Peu importe le coût pour l’avenir, pourvu que nous ayons tout au présent. Seul le présent a, pour eux, une valeur vraiment. Voilà une thèse éminemment matérialiste: pas d’opium du peuple d’un salut dans un quelconque avenir. Le présent de la jouissance seul compte.

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En supposant même qu’il faille donner au discours économique, somme toute dogmatique, une once de raison, je préférerais toujours aller à pieds à la fontaine prendre dans mes mains une gorgée d’eau fraîche en laissant le temps filer entre mes doigts, selon le principe décrit quelque part dans le Petit Prince de St Ex.

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Peut-être ma posture est-elle elle-même fausse et dangereuse, car le temps est précieux, qu’on soit économiste ou non.

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Je n’ai pas raison. C’est la seule chose dont je suis absolument certain et qui me plait car tu peux me la dire. La raison importe d’ailleurs peu. Ce n’est pas elle qui me fait vivre vraiment.

mardi 24 février 2009

Jamais sans ma marché!

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Le plus extraordinairement triste, je ne sais pas si tu l'as remarqué, c'est que les réunions de "G 20" & Co ont dans leurs déclarations solennelles de clôture eu le soin de préciser que la solution à la crise doit être trouvée à l'intérieur des clôtures des marchés. Parce que par dogme par hypothèse par définition, il n'y aurait pas de solution acceptable, admissible, en dehors du marché.
Le marché, c'est sacré!
C'est triste à pleurer.
Heureusement, je lis de plus en plus souvent l'idée du soulèvement.
Tout espoir n'est pas perdu pour toujours.
Ris! Il est encore temps

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